“On dénombre officiellement huit tentatives de transatlantiques sur le parcours Dakar-Guadeloupe.
En 1986, le Français Jacques Pradel et l'Australien Tony Laurent effectuent la traversée sur un Hobie Cat 18 en 18 jours et 22 heures.
La même année Laurent Bourgnon (également parrain du bateau de Moreau et Lequin) et Frédéric Giraldi traversent sur un parcours différent entre les Îles Canaries et la Guadeloupe en 20 jours.
Trois tentatives ont ensuite échoué, et ce n'est que 13 années plus tard, en 1999, que le record Dakar-Guadeloupe est battu par le Hollandais Hans Bouscholte et le Français Gérard Navarin, qui terminent en 15 jours, 2 heures et 26 minutes, sur leur Nacra 19 pieds.”
La décision est liée à l'envie d'aller plus loin, de sortir des navigations classiques, de sortir de sa zone de confort, se prouver que l'on est capable de se dépasser et de vivre une aventure hors normes.
L'expérience accumulée bien sûr de nous deux, une préparation intense pendant plus de 6 mois que ce soit technique, stratégique et physique, une volonté sans faille de réussir et bien sûr un peu de chance.
Une queue de dépression avec une mer difficile nous obligeant à nous mettre à sec de voile avant de plonger dans une hypothermie, d'où nous sommes ressorti en vie, alors que nous étions enroulés dans une voile (spinnaker) pour tenter de nous réchauffer.
Sans esprit d'équipe, une immense conviction d'atteindre notre objectif, sans préparation de qualité, ce défi aurait certainement échoué. Ce sont les ingrédients des projets structurants d'entreprises.
Les conditions météo bien sûr qui ouvrent ou ferment les portes et certainement un manque de motivation.
Sur un espace aussi réduit qu'un voilier même aussi grand soit il, chacun se révèle et pour réussir un objectif quel qu'il soit, l'esprit d'équipe devient le maître mot, il suppose de la solidarité, de l'entraide, de la tolérance, de l'empathie, une remise en cause permanente.
La cohésion devient alors générateur d'envie et de dépassement ; dès lors, l'aventure humaine prend le pas sur le quotidien au point où la fin du voyage devient difficile à envisager tellement le moment est fort.
À quelques milles de l'arrivée lors de ce record, nous étions vraiment épuisés, le record était acquis sauf incident majeur, nous nous sommes mis à sec de toile bercés par la houle qui nous poussait vers l'arrivée, la nuit était limpide, nous souhaitions voir les éclats du feu de Basse Terre et profiter des dernières heures de cette aventure qui allait se terminer.
Malgré la souffrance de nos blessures aux mains percées jusqu'aux os, les dernières heures furent magiques, seul sur l'océan qui nous avait sourit.