Voilier avec la voilure réduite
C’est le chef de bord qui prend la décision de réduire la voilure soit de façon préventive soit de façon curative pour que le bateau ne soit pas sur-toilé, qu’il gite moins pour être plus à plat. Réduire la surface des voiles ne veut pas dire réduire la vitesse du bateau. Par petit temps oui, par gros temps non.
Réduire la toile permet de rendre le bateau moins ardent et ainsi de limiter les départs au lof intempestifs. Être trop gité, c’est aussi avoir moins d’appui sur la quille et avoir une dérive vent plus importante : le bateau va ainsi être d’avantage poussé par le vent et dévié de sa trajectoire idéale. A noter, une GV réduite (arrisée), ce sont quelques degrés de perdus pour serrer le vent (on cape moins).
Le plus simple pour diminuer la taille des voiles à poste, c’est de réduire la taille de la GV. La GV forme un triangle dont on peut tronquer la base (la partie le long de la bôme). Le triangle restant sera plus petit (voile moins puissante) et son centre d’application des forces est aussi abaissé (l’effet de levier est moins important = le bateau aura moins tendance à giter).
Réduire la GV, on appelle ça prendre un ris.
Se placer à une allure de près ou bon plein
Wincher la drisse de GV pour équilibrer la tension de par et d’autre du taquet pour pouvoir l’ouvrir en sécurité et sans l’endommager, reprendre la balancine
Choquer l’ écoute de GV et le hale-bas
Descendre la GV jusqu’à ce que l’œillet de ris (anneau métallique dans la voile le long du mât)soit au niveau de la bôme
Mettre l’œillet dans le crochet qui se situe au niveau de la fixation de la bôme
Remonter la GV à la main le long du mât (comme Quasimodo en tirant la drisse à la verticale, puis comme Robin des Bois en tirant la drisse vers soit)
Finir de hisser la GV avec le winch ( étarquer)
Tirer sur le bout qui permet de tendre la voile le long de la bôme (bosse de ris)
Choquer la balancine et border l’écoute de GV, reprendre le hale-bas
Ranger ce qui traine (saucissonner la partie de la voile qui ne sert plus, reprendre à la main les autres ris, libérer le winch et ranger la drisse)
Lâcher ou larguer un ris, c’est presque l’inverse!
Etapes 1, 10 (libérer les ris qui ne servent pas), 2, 3, 4 (juste 10cm de drisse pour libérer l’œillet), puis 5 à 10.
GV 2 ris + génois arisé
Nous vous conseillons de revoir avant comment hisser et affaler la GV
Même avec un hale-bas rigide, ne pas oublier la balancine !
Un génois sur enrouleur est facile à ariser mais il est ainsi très “creu”…
Parfois prendre un ou deux ris dans la GV ne suffit pas, il faut adapter aussi la voile d’avant. Certains génois et certains focs sont arrisables.
Étai classique : Pour ce faire, on peut descendre d’environ 50cm la voile.
Attachez le mousqueton ou directement l’œillet prévu à cet effet
Transfère les écoutes à l’œillet qui se situe à la même hauteur que l’autre déjà attaché au niveau de l’étai
Saucissonnez (on ferle) le bas de la voile pour que le vent ne se prenne pas dedans et qu’elle frotte sur le pont.
Étai sur enrouleur : Pour ce faire, on peut enrouler la voile. Il y a généralement 3 marques rondes qui guident le réglage. A noter, un génois sur enrouleur est très pratique par vent jusqu’à 3-4 beaufort. Toutefois, on comprend pourquoi nombreux sont ceux qui préfèrent les étais classiques. Une fois en partie enroulée, la voile n’a plus du tout le profil d’une voile saine. C’est un compromis.
Par vent fort, ou si la voile d’avant n’est pas arrisable, il faut la changer au profit d’une voile plus petite. Le génois est la voile la plus grande, il y a ensuite le foc, le solent et enfin le tourmentin.
Pour changer la voile d’avant, on peut le faire à toutes les allures mais pour éviter de la mouiller, le plus simple reste l’allure de près. Il existe deux approches pour changer la voile d’avant :
L’une après l’autre : on enlève la première, on installe la seconde
Sur un virement de bord : on installe les mousquetons de la nouvelle voile en dessous de celle à poste, on prend la contre-écoute (l’écoute qui ne sert pas). On amorce le virement de bord. On affale la voile à poste, on transfère la drisse, on enlève les mousquetons de l’ancienne voile, on remonte la voile. Le virement est terminé, la voile est montée du bon côté, il reste juste à rattacher la contre-écoute.
Lorsque le vent est très fort, il faut affaler le génois sur enrouleur. C’est un peu plus long que d’affaler avec un étai classique, mais c’est essentiel pour préserver le gréement.