En tant que moniteur, je n’ai jamais eu à bord un cas de mal de mer sévère à déplorer. Qu’on soit clair, j’ai déjà eu le mal de mer, un léger malaise qui prend petit à petit possession de vous. A chaque fois, j’ai pu le contrôler et mes stagiaires aussi. Regardons ensemble les quatre exemples ci-dessous pour comprendre comment ne pas avoir le mal de mer.
1. Le premier jour d’une sortie sur un weekend, le bi-safran à petite quille que j’ai loué a du mal à remonter au vent et la journée passe. Je viens de revenir des Etats-Unis et j’ai vraiment envie d’atteindre notre but – au vent. J’enchaîne les sucres rapides pour enchaîner les virements et maintenir le bateau dans la zone où il semble toucher le plus de vent. L’incertitude d’arriver à destination pour l’apéro augmente à chaque virement, la fatigue s’installe et ma glycémie tombe : mal de mer.
2. En Baie de Quiberon, nous voulons aller à Belle Ile. La météo annonce un BMS pour le début de soirée. Malgré le vent soutenu des jours précédents, la baie est calme. Pour changer du passage de la Teignouse, je choisis le passage du Beniguet qui parait aussi plus direct. En nous rapprochant, je m’aperçois que le passage est presque face au vent. Nous affinons la nav et nous nous préparons aux virements de bords. Il est seulement 11h30 mais nous commençons à avoir faim. Le déjeuner n’a pas encore été préparé. Ah, ça brasse dans le passage. Rien de très méchant mais nous commençons à apercevoir ce qu’il y a hors de la Baie. Nous enchaînons les virements, mes équipiers commencent à se sentir mal, moi aussi. Presque tout le monde s’est remis d’aplomb en déjeunant malgré la houle de travers jusqu’au Palais. Nous sommes restés coincés dans l’arrière port 3 jours.
3. Sur un gros ferry, une houle de travers le fait rouler légèrement. L’odeur de mazout ne me plait pas vraiment. Le 1er passager vomi, et aussitôt le doute sur le mal de mer se lève.
4. Fin de journée très ensoleillé en Bretagne, je suis encore en maillot de bain lorsque je me décide à remettre mon T-Shirt. Ca mort ! Quoi? Ah oui, ça a mordu. On remonte. C’est quoi ça? Oui, un poisson mais quoi? Une sorte d’anguille avec une tête d’espadon. Je le vide et l’odeur du poisson se répand. Au départ dégouté par l’odeur, c’est un léger malaise qui m’envahit. Un soupçon de mal de mer.
On s’accorde souvent à dire qu’il y a 5 facteurs déclencheurs du mal de mer.
Il manque à mon sens l’odeur, notamment celle du mazout et celle des viscères de l’orphie. Ces odeurs désagréables modifient inconsciemment notre rythme respiratoire et nous perturbent. Pour les éviter, se mettre au vent (qui a lu au vert?) ou à l’intérieur le plus loin possible du moteur.