La technique de navigation du transfert d’amer nécessite non seulement un navigateur aguerri mais aussi un barreur précis. Tout l’exercice est basé sur un seul amer connaissant sa vitesse moyenne et son cap pendant un laps de temps.
Transfert d’amer = deux relevés + route de fond
La base du transfert d’amer, ce sont deux relevés successifs du même amer. On laisse généralement passer 10 à 30min entre les deux relevés.
La route de fond, c’est le chemin que parcourt le bateau sur un GPS traceur. Lorsqu’il n’y a pas de courant, la route de fond est la même que la route de surface. Nous intégrerons le courant et la dérive vent lorsque nous aborderons la notion d’estime.
Pour la suite, nous négligeons le courant et la dérive vent du voilier.
Nous naviguons de la Turbale à l’anse de Suscinio. Le navigateur relève à 10h19 le phare du l’Ile Dumet à 40°. Le barreur tient le cap de 325° et une vitesse de 4 nœuds. A 10h34, le phare de l’Ile Dumet est à 86-87°.
Le bateau a parcouru pendant 15 minutes 1 miles au cap 323° vrai. Sans prendre en compte le courant ou la dérive vent, c’est la route de fond du bateau.
Sur la carte, on commence par reporter les deux relevés en les corrigeant de la déviation magnétique : 38° et 84-85°.
Ensuite, avec le compas pointe sèche, on prend l’écartement d’une minute sur l’échelle Nord-Sud, ce qui correspond au 1 mile nautique parcouru.
On positionne la règle de Cras sur le cap 323 vrai, correspondant au 325 magnétique, et on la translate jusqu’à ce que la distance entre les deux traits des relevés corresponde à l’écartement du compas pointe sèche.
Vous naviguez plein largue à 7,5 nœuds au cap 250. Il est 15h12 et vous relevez le phare de l’Ile Dumet au 170. Dix minutes plus tard, le phare est au 133 selon le compas de relèvement.
Où était le bateau à 15h22?